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Alfred GRÉVIN (1827-1892)

un grand artiste de Tonnerre

Portrait Alfred grevin

Alfred Grévin fut un dessinateur humoristique, un illustrateur, et un créateur de costumes pour le théâtre. Il fut une star de la presse satirique illustrée du Second Empire et du début de la 3e République. Il était publié dans de nombreux journaux illustrés : "Charivari", "la vie parisienne", "Paris-caprice", "journal pour rire", ... Il illustra aussi des livres. Ses dessins dépeignant les moeurs parisiennes, teintés de grivoiserie, avaient un succès considérable. Il faisait chaque semaine la Une du « Petit Journal pour rire » et du « journal amusant ». Son sujet de prédilection était la vie des jeunes femmes parisiennes. « C’est un Grévin » devint une expression pour désigner une jolie jeune femme élégante.

Pour comprendre un tel succès et une telle notoriété il faut se replacer dans le contexte de l’époque. Les journaux illustrés étaient l’une des rares distractions disponibles. Autre différence notable avec aujourd’hui, c’est que la plupart des français étaient des ruraux. Pour eux la vie à Paris était fantasmée, rêvée par certains, crainte par d’autres. Grévin leur fournissait des informations cocasses sur les moeurs de ces parisiens : les bourgeois, les domestiques, les spectacles joyeux, les comédiennes, les bals costumés, les fêtes, les cocottes, les prostituées et les voyous. Tout cela sans vulgarité et sans jamais aborder les sujets qui fâches : la politique et la religion. Son dessin, simple et élégant participa aussi à son succès. Il était alors aussi célèbre que Nadar, Zola, Balzac, Gustave Doré ou Offenbach.

SA VIE :

Alfred Grévin est né dans une des maisons de la grande rue d’Epineuil (un village voisin de la ville de Tonnerre) en 1827. Il étudia au collège de Tonnerre. En 1842, sa famille quitte Épineuil pour Tonnerre. Les Grévin s'installent dans une petite maison, située en centre-ville, à l'angle de la rue de l'Hôtel-de-Ville et de la ruelle de l'Homme-Armé. Après ses études, Alfred est employé à la gare de Tonnerre, de 1851 à 1853. Muté, Alfred Grévin rejoint la capitale à l'âge de 27 ans. C'est à Paris qu'il rencontre le dessinateur Charles Philippon. Cette rencontre va notamment permettre de faire connaître le talent du dessinateur tonnerrois. Il met ses talents de caricaturiste au service du journal « Le Gaulois » dirigé à l'époque par Arthur Meyer, ainsi qu'au « Journal amusant ». Quelques années plus tard il se verra confier la Une du « Petit journal pour rire » et collaborera au journal « Le Charivari ». En 1869 il fonde avec Adrien Huart, « l'Almanach des Parisiennes ». Le second Empire est l’âge d’or des opérettes et des spectacles divertissants, qui sont souvent des prétextes à monter des jolie filles en tenues légères. Alfred Grévin fréquente toutes ces salles de spectacle et en fait la chronique illustrée. Il devient le créateur de costumes le plus réputé de son temps. Il écrit aussi quelques pièces. Alfred Grévin a ainsi durant une dizaine d'années habillé toutes les vedettes de l’époque.

En 1881, Grévin est contacté par Arthur Meyer pour réaliser son projet de musée de cire. Il en devient le directeur artistique. Profitant de la notoriété du dessinateur, on donne son nom au musée, immortalisant ainsi le nom de Grévin. Le musée ouvrit le 5 juin 1882. Grévin rencontra à cette occasion plusieurs fois Émile Zola, dont il voulait faire figurer l'effigie parmi ses collections.

Alfred Grévin décède le 5 mai 1892 dans une propriété qu'il possède à Saint-Maur-des-Fossés, il est inhumé dans le Cimetière Sud de Saint-Mandé.

LES DESSINS :

Alfred Grévin faisait de nombreux croquis préparatoires au crayon sur papier fin ou sur papier calque. Une série d'ébauches successives pour arriver au dessin définitif destiné à être reproduit en gravure. Le dessinateur et photographe Nadar (1820-1910) parle ainsi des croquis de Grévin : « Une série de tâtonnements, pour une tête, un bras, un pied, repris sur papier à décalques et finalement transposés un à un, comme pièces d'un casse-tête chinois sur un dernier papier transparent ».

Pendant sa carrière Grévin a accumulé plusieurs milliers de croquis dans ses cartons. Après sa mort, tous ces dessins furent dispersés lors d'une vente aux enchères en 1894. Certains de ces dessins sont maintenant dans des musées. D’autres ont circulé au cours des années, passant par les mains de collectionneurs et de marchands.

La Galerie Alfred Grévin, installée à Tonnerre, présente en permanence une sélection de dessins originaux de cet artiste.